L’ARDECHE A L’HUILE et L’ARDECHE AU BEURRE

Et revoilà l’automne ! Les vacances sont terminées….pour la plupart d’entre vous… Vous avez le spleen…vous êtes morose, un tantinet maussade, un rien bourru…bougon…. grognon…...Pas grave…. Je vais vous donner une recette qui vous requinquera….On l’attribue à la Duchesse Hélène d’Orléans…. 

« Commencez par bien nettoyer le fond de votre cœur afin qu’il n’y reste aucun germe de vieil égoïsme. Prendre ensuite de la patience et de la douceur, y ajouter une dose raisonnable de bon sens, avec une goutte d’eau de Léthé (qui a la vertu de faire oublier le passé) et qui devra endormir en vous les peines et les offenses d’autrefois… Joignez à ce mélange quelques onces, non pas d’esprit léger, mais d’esprit facile, un grain de sel pilé très fin, beaucoup de bonne volonté, d’énergie, de charité active, un peu de courage et d’assurance, sans oublier le calme mêlé de joyeuse confiance. Bien mélanger le tout et prendre ce breuvage avec une grande simplicité de cœur. Si, contre toute attente, il ne vous calmait pas, ne vous consolait pas, jetez vers le ciel un regard suppliant, alors soyez sans crainte, vos larmes se sècheront, votre bouche sourira et personne au monde ne pourra devenir votre secret… » 

Revenons, si vous le voulez bien, à l’Ardèche…..

Il n’y a pas si longtemps, une décennie…..allez deux décennies tout au plus, les mamets (grands-mères) dans les campagnes, et en Ardèche bien évidemment, portaient des tabliers… 

Bogue pleine de Chataignes des pentes cévenoles Ardèche

 

Des tabliers avec deux grandes poches : amples, profondes, qui parfois descendaient jusqu’au bas du vêtement…. C’est qu’il faut dire que dans ces poches là, les mamets transportaient tout ce dont on peut avoir besoin pour parer à d’éventuels besoins urgents : trois épingles à nourrice, accrochées entre elles, une paire de chaussettes de laine, (au cas où il faudrait changer en urgence elles qui étaient portées), des allumettes, des bonbons au miel, un mouchoir en lin brodée à leurs initiales, une toute petite paire de ciseau à broder, une fiole d’alcool de menthe, un dé à coudre, deux aiguilles, quelques échantillons de fils noir et blanc, une paire de lunettes de vue, un fichu, un minuscule chapelet enfermé dans un gland en ivoire, un flacon d’essence de lavande…. Enfin, bref, une minuscule épicerie ambulance….Une sorte de trousse de secours de campagne….Les mamets ne portaient pas de sac à main, sauf pour aller à la messe le dimanche, donc tout cet attirail servait…en cas de besoin…chaque jour et partout où elles allaient…

Mais savez vous pourquoi ces tabliers étaient soit marron, soit vert…. ?

Tout simplement, selon qu’on habitait d’ l’Ardèche à l’huile ou dans l’Ardèche au beurre !

En langage décodé, cela veut dire qui si on résidait dans le sud de l’Ardèche, on portait un tablier marron eu égard aux châtaignes qui constituaient la base principale de tous les repas, que l’on préparait avec de l’huile d’olive de préférence, que l’on avait sur place…

Mais si on demeurait au nord du département, on portait des tabliers de couleur verte car c’était la montagne, les pâturages, les troupeaux d’élevage, des prairies verdoyantes, de bons fromages et donc de la cuisine….au beurre, que l’on avait sur place !!!! 

Prairies verdoyantes plateau Ardèche

A cette époque, pas si éloignée, les femmes portaient également des coiffes blanches, qu’elles avaient elles-mêmes cousues et brodées…. Certains de ces bonnets étaient garnis, en bordure du front, de tous petits plis, la bordure était « tuyautée » disait-on…. En fait le nombre de plis correspondait au nombre de génoise que le paysan avait sur son…toit ! En effet, jusqu’à la Révolution, seuls les nobles possédaient le privilège d’orner les toits du vieux mas, de génoises sur deux rangs ou plus…Au plus on était riches…. jusqu’à cinq rangs de génoises….au plus on avait de plis sur les coiffes. Les gens modestes laissaient apparaître les chevrons des bordures de leur toit, et les maîtresses de ces lieux avaient des coiffes….sans plis !! 

Elles portaient donc des coiffes blanches, en piqué de coton, avec deux grands rubans qui pendaient de chaque côté de la tête mais en connaissez-vous le code ? Allez, je vais vous en faire la confidence : si les femmes étaient mariées, elles nouaient leur bonnet sous leur menton, si elles étaient célibataires, les femmes laissaient pendre leurs rubans de chaque côté de leur visage….l’Histoire ne dit pas, si parfois, quelques dames mariées ne laissaient pas un peu tomber leurs ruban sur leurs épaules…. 

Voilà parmi tant d’autres, quelques traditions de notre « païs »…N’hésitez pas à venir le découvrir, à le pénétrer, à aller à la découverture de petits hameaux, de villages méconnus, et à la rencontre de ceux qui l’occupent encore…. 

Quelques pistes pour vous distraire, après avoir réservé votre séjour à la Villa Elisa à AUBENAS ou le clos Olivier De Serres à RUOMS : 

07.09 Expo : « Panique » de J. Lerouge Espace de la caricature et du dessin d’humour

Château de Joyeuse (07260) 

15.09 « Cévennes, je vous aime » ! de J.N. Charcellay Une exposition à ne pas manquer à Malarce-sur-la-Thines ( 07140)

20.09 « Réussir son potager agro écologique » Stage dès 9 H Terre et Humanisme et 

le 24.09 : « Reconnaître les plantes sauvages comestibles » 

28.09 : 4ème festival « Cinéma en Vivarais » Longs métrages, discutions, rencontres,

De quoi satisfaire tous les passionnés du grand écran ! 

 

Margotte, votre blogueuse ardéchoise !