BALADE DANS LE JARDIN…….

« En pénétrant dans l’Ardèche, j’éprouvai comme une mystérieuse force de sympathie qui m’unissait à tout le paysage » ! 

Aujourd’hui, je vous emmène chers lectrices et lecteurs, faire une balade dans le jardin……mais un jardin un peu particulier…..un jardin singulier….un jardin fabuleux malgré tout…...une balade au jardin… des locutions !!! 

D’où viennent ces expressions populaires que l’on utilise sans trop connaître leur origine ? On les utilise par habitude, parce que nos anciens les utilisaient déjà, parce que nous pensons qu’elles constituent la meilleure formule……un peu à l’aveuglette…. ! 

Eh bien, aujourd’hui, vous allez apprendre l’origine de quelques unes d’entre elles….. 

IL TIRE AU RENARD :

C’est principalement dans l’armée qu’on dit : « il tire au renard », en parlant d’un militaire qui ne marche pas droit. Un renard est un palonnier dissymétrique auquel, autrefois en Ardèche, on attelait un âne afin d’actionner la meule mobile du moulin à olives… Marchand toujours en rond, il tirait selon la tangente de la circonférence de la meule fixe, donc de… travers ! Voici ce que c’est que « tirer au renard » ! 

UNE FILLE BONNE A MARIER :

Une fille était bonne à marier quand elle était capable de « tenir la queue de la poêle » ! Le manche pouvait avoir 1m50 et l’omelette pouvait être lourde de deux douzaines d’œufs, d’où le caractère sélectif de l’épreuve…. Si elle était capable de retourner l’omelette….elle était « bonne à marier » parce que capable de préparer les repas pour la famille….. 

DECOCONNER :

Le verbe décoconner, si mal employer est devenu, fâcheusement, le concentré de déconner. En fait, ce verbe décoconner vient du provençal « découcouna ». Après avoir « éduquer » leurs vers à soie, les magnanarelles, faisait la fête, elles chantaient, elles plaisantaient, elles dansaient après avoir enlever les cocons des bruyères, on décoconnait, laissant les décadents déconner à leur aise !! 

SIFFLER UN CANON : 

La clé de la cave, dans les grands mas, était toujours un clé forée….une clé creuse… Aussi, quand le garçon de ferme allait tirer le vin, le maître devait l’entendre siffler en soufflant dans le pertuis de la clé : de cette façon, il ne pouvait pas « siffler un canon » (boire au litron) ! 

 

broken image

Autrefois, le sucre se présentait comme un gros pain, et se terminait par une pointe, en forme de gros suppositoire…. Il était nécessaire d’utiliser un marteau pour fragmenter ce pain de sucre… le dimanche seulement, au retour de la messe. On comprendra donc mieux l’expression : casser du sucre sur le dos… 

PENDRE LA CREMAILLERE :

Dans la cheminée, un chaudron, au temps d’Henri IV, et bien après…..était accroché au « crémail » : une chaîne, forgée main, qui pendait et supportait la marmite de soupe… Le paysan éprouvait alors un véritable sentiment de réussite quand « il la pendait à la crémaillère »…. ! En complément, au bout de cette crémaillère, était suspendu la « picotraie » (prononcer picotraïlle) une sorte de grosse boule à thé, en fer blanc, étamée à l’intérieur et qui abritait un morceau de lard…. qui trempait dans la soupe à l’aide d’une chaînette… dans le but de donner du goût au potage…. Le même morceau de lard servait pour plusieurs soupes bien évidemment, ensuite on vidait la picotraie et le morceau de lard finissait dans l’auge du cochon…. qui se régalait !!! 

AVOIR DU PAIN SUR LA PLANCHE :

Cette expression a été quelque peu déformée, au fil du temps, pour ne pas dire retournée… On croit que cela veut dire « avoir du travail » mais en fait, on rangeait la provision de pains, dans les fermes autrefois, sur une planche….près du fournil. Ce qui vous fera comprendre la satisfaction du paysan qui chantait ou sifflait de contentement lorsqu’il avait « du pain sur la planche » : il était assuré de pouvoir nourrir sa famille ! Près de la planche à pain, au fournil, étaient regroupés quelques corbeilles fabriquées, tressées avec de la paille de seigle et cousues à la ronce, ceci pour éviter que les rats et souris ne viennent les grignoter…On y plaçait dedans la pâte à pain, près de l’âtre, pour qu’elle lève mieux….et plus vite ! L’odeur de la ronce faisant fuir les rongeurs ! 

FERME À DOUBLE CLE

Nous avons malheureusement changé, au fil du temps, cette expression en « fermé à double tour » Mais que nenni ! Autrefois, les serrures Louis XV comprenaient, alors, deux serrures : la petite enclenchait le mécanisme de la grande d’où l’expression fermé à double clé ! 

Stop ! Voilà pour aujourd’hui, vous en savez assez ! Il ne faudrait pas que vous deveniez de véritables encyclopédies populaires…..que deviendrais-je moi ? De quoi pourrais je vous parler si vous savez tout….. N’oubliez jamais que l’on commence à vieillir quand on cesse d’apprendre…. 

Il ne me resterait plus qu’une chose à vous dire, mais essentielle : pensez à retenir votre séjour à la Villa Elisa à AUBENAS, afin de venir découvrir l’Ardèche méridionale, attachante, toujours surprenante…. 

« En pénétrant dans l’Ardèche, j’éprouvai comme une mystérieuse force de sympathie qui m’unissait à tout le paysage » ! 

Comte Félix de Vogüé 

Agenda culturel, parmi d’autres manifestations : 

Le 1er Novembre : Marché de créateurs Domaine du Pialat 07230 LABLACHERE 

( 06 74 72 92 08 

Le 23 Novembre : Chasse au trésor du sentier du Maubois 07150 Orgnac L’Aven 

Margotte,

Votre blogueuse ardéchoise